Critique du feu Les voyages extraordinaires (…)

21 juillet 2012 — France

Évaluation du spectacle

La firme Féérie avait présenté son feu Roméo et Juliette le 21 juillet 2007. J’avais assisté à ce feu sur la rue Notre-Dame, un an avant que je me présente de façon assidue dans les gradins de La Ronde, et j’en avais gardé de très bons souvenirs, même si j’avais manqué à peu près tous les effets de basse portée.

J’étais donc content de retrouver ces artificiers cette année avec leur spectacle Les voyages extraordinaires de Jules Verne, un auteur que j’affectionne particulièrement.

Le feu a donc commencé par une courte narration, que l’on pourrait sans peine qualifier de simple extrait sonore tellement elle était courte. Elle tenait en une seule phrase : «Oncle Jules, tu m’racontes tes voyages ?» Dès lors, le ton était donné par Léo Hamon, le jeune fils du directeur de la firme Féérie, Joël Hamon, qui utilisait le prétexte de demander à son Oncle Jules de lui raconter ses aventures pour nous faire voyager à travers le large catalogue de ses œuvres.

Le premier tableau a pris la forme d’un tir lent de mines et de comètes synchronisés à la mélodie de la première pièce musicale, avec des chrysanthèmes argentés et des pivoines bleues en guise de support aérien. La trame sonore contenait alors des sons de roulette de casino, un peu comme si l’Oncle Jules choisissait au hasard laquelle de ses très nombreuses histoires il allait raconter à son neveu.


Tout premier tableau, avec des mines bleues et des chrysanthèmes argentés

La narration, qui a continué à divers moments importants du spectacles, était toujours de très courte durée et servait à situer rapidement les spectateurs afin qu’ils comprennent à quel récit de Jules Verne le prochain tableau rendait hommage.

Pour rendre encore plus fort le lien entre les livres de Jules Verne et le spectacle pyrotechnique, divers effets d’ambiance avaient aussi été intégrés à la trame sonore, comme des extraits de films réalisés d’après ses romans les plus populaires ainsi que des sons qui servaient à renforcer l’atmosphère de chaque tableau.

Parmi les œuvres représentées, on pouvait entre-autres reconnaître Vingt mille lieues sous les mers, L’Île mystérieuse et De la Terre à la Lune (et où sa suite, Autour de la Lune, était représentée par Lucia di Lammermoor, de la trame sonore du Cinquième Élément).

Par ailleurs, au niveau des effets pyrotechniques, le catalogue représenté était assez important, même si le concepteur David Hamon avait indiqué qu’il y avait une inévitable répétition dans ses tableaux du fait de la durée importante du spectacle.

Je suis habituellement assez allergique à la répétition des mêmes effets pyrotechniques, mais je n’ai pas été incommodé par un type d’effet en particulier cette fois-ci. Cependant, je note que les français utilisent généralement des pièces dorées et argentées plus souvent qu’à leur tour, peu importe la firme qui participe à la compétition. Il faudrait peut-être penser à utiliser quelques effets plus colorés la prochaine fois…

Par contre, ce feu renfermait son lot de bonnes idées, comme les «tapis magiques» qui sont apparus pour la première fois à la treizième minute. Ces effets étaient constitués de bengales nautiques et de chandelles romaines de petit calibre tirés vers le public depuis les pontons de la rampe #5. Malgré le fait qu’il était physiquement impossible vu leur calibre que ces étoiles nous atteignent, ces tirs étaient tout de même très impressionnants en raison du fait qu’il est très rare que des pièces pyrotechniques soient tirées directement vers les gradins.


Chandelles romaines tirées vers le public

Pour conclure leur spectacle, les artificiers français ont aussi fait preuve de créativité, en effectuant l’habituel bombardement de pièces aériennes, puis en terminant le spectacle par un tir moins soutenu de pivoines de gros calibre et de bombes multi-bris pendant une vingtaine de secondes. Il était manifeste que le public croyait que le spectacle était terminé bien avant qu’il ne le soit, ce qui est à mon avis une bien bonne chose.

Trop de feux se terminent par une finale si pauvre en intensité que le public croit qu’il s’agit de la fausse finale jusqu’à ce que la Grande Roue se rallume. Ce n’était pas le cas des Voyages extraordinaires de Jules Verne, qui est, à ce point dans la compétition, très bien placé pour remporter un Jupiter.

Mon appréciation

J'ai apprécié...
Je déplore...

Grille d'évaluation

Critère Note

Pièces pyrotechniques

La diversité et la qualité des pièces ainsi que la diversité et la richesse des couleurs

9 / 10

Synchronisation

La précision de la simultanéité entre la musique, les effets sonores et les éléments d'artifice

4 / 5

Bande sonore

Les enchaînements et le choix musical

9 / 10

Conception technique

L'utilisation de l'espace, la densité de produits et la constance, à savoir la qualité du feu soutenue tout au long

8.5 / 10

Conception pyromusicale

La musique en lien avec la quantité et le choix des pièces pyrotechniques, l'originalité et la dynamique rythmique de la prestation pyromusicale

9.5 / 10
Total 40 / 45
88.9 %

Source des critères : site officiel

Trame sonore

  1. Didier Squiban - An alac'h
  2. BOF - Pirates des Caraïbes
  3. Star Wars BOF - Duel of the Fates
  4. Vangelis - Heaven and Hell
  5. BOF - Abyss
  6. Le Cinquième Élément BOF - Plavalaguna
  7. Le Cinquième Élément BOF - Timecrash
  8. BOF - Requiem for a Dream
  9. Vangelis - Heaven and Hell Part 2
  10. Kundun BOF - Escape to India
  11. Ronan Hardiman - Nightmare
  12. Hans Zimmer (Black Hawk Down) - Synchrotone
  13. Michael Flatley - Feet of Flames
  14. Avatar BOF - The Bioluminescence of the Night
  15. Le Cinquième Élément BOF - Lucia di Lammermoor
  16. Coldplay - Paradise
  17. Yevhen Hrebinka - Les yeux noirs
  18. Les Choeurs de L'Armée Rouge - Le Rocher sur la Volga
  19. Vangelis (Alexandre) - Roxane's Dance
  20. Le Cirque du Soleil - Remous
  21. Dinosaur BOF - Raptors / Stand Together
  22. Michael Fatley - Feet of Flames 6
  23. Moulin Rouge BOF - Boléro