Critique du feu Sous le dôme épais – Lakmé
2 juillet 2011 — République Tchèque
Évaluation du spectacle
Exceptionnellement, je n’ai pas pu monter à bord de la Grande Roue pour jeter un œil sur les rampes de lancement la journée du feu d’artifice comme je le fais habituellement. De plus, Paul Marriott n’avait pas publié son entrevue effectuée avec le concepteur Jaroslav Štolba. Bref, je ne disposais que d’une seule source d’information sur le feu tchèque : l’article de Mylène Salvas, qui m’a permis d’apprendre que pas moins de 3 200 mises à feu seraient effectuées.
Je suis donc arrivé dans les gradins de La Ronde sans trop savoir ce que la firme Flash Barrandov SFX avait en réserve. De ma position éloignée, la rampe #3 semblait relativement vide, et il n’y avait pas de structure spéciale qui y était érigée – pas même de tige pour supporter des fontaines. Je savais que la firme avait reçu son conteneur de pièces pyrotechniques en retard, et bien que tout ait été installé à temps, je craignais que quelques effets aient été sacrifiés en cours de route comme dans le cas du feu de la semaine dernière…
Après le décompte de Michel Lacroix, la musique a commencé, mais le ciel est demeuré noir quelques secondes. Problème technique ? Non, choix artistique ! En effet, des mines synchronisées à la musique (Tarantella) ont eu tôt fait de débuter officiellement la prestation.
La rampe #3 semblait peut-être vide de prime-abord, mais elle contenait tout un assortiment de chandelles romaines et d’effets monocoups qui ont été utilisés à de nombreuses reprises pour suivre les intonations de la musique. À l’opposé du feu chinois, j’ai trouvé que la synchronisation était plus appropriée cette semaine, car les mises à feu se mariaient efficacement à la trame sonore.
Par exemple, dans un des derniers segments, des bombes sonores de type studata étaient utilisées pour appuyer un solo de castagnettes. Un tel effet a aussi été utilisé au tout début du spectacle pour accompagner des claquements de mains dans Tarantella.
Par ailleurs, la sélection de pièces pyrotechniques était véritablement hallucinante. Jaroslav Štolba avait opté pour ce qui se fait de mieux : des bombes italiennes, espagnoles et portugaises aux couleurs éclatantes.
Malgré tout, bien que Sous le dôme épais – Lakmé comportait les meilleures bombes et une très bonne synchronisation, j’ai eu l’impression que Jaroslav Štolba était capable du meilleur comme du pire, ou plutôt du meilleur comme du moyen.
En effet, sa conception était peu inspirée et comportait bon nombre de répétitions : les comètes avec bris en forme de crossette, les pièces dorées de tout acabit, les go-getters et les queues de cheval revenaient très souvent, et les tableaux étaient généralement similaires les uns les autres.
Au niveau de la trame sonore, son niveau de mixage ressemblait fortement à celle de «Kung Fu». Chaque pièce musicale était entière, et les transitions étaient réduites à leur plus simple expression : un silence de quelques secondes.
De plus, la finale ne s’est pas avérée à la hauteur par manque d’intensité. Bien des gens, moi y compris, anticipaient un ultime bombardement après l’explosion des dernières bombes, mais la Grande Roue s’est rallumée, indiquant la fin du spectacle.
Bref, même en disposant des meilleurs produits au monde et en effectuant une synchronisation juste et efficace, on ne peut compenser pour la faiblesse générale de sa conception. Sous le dôme épais – Lakmé m’a bien diverti, mais j’ai l’impression que les prochaines firmes sauront faire mieux et aller chercher les points nécessaires pour dépasser la firme Flash Barrandov SFX dans le classement de l’édition 2011.
Mon appréciation
J'ai apprécié...
- Les angles de tir très importants de certaines séquences de chandelles romaines
- La beauté et la qualité des pièces aériennes
- La dynamique du spectacle, qui nous permettait d'apprécier pleinement l'évolution de chaque effet
Je déplore...
- La conception pyromusicale trop simple
- L'absence de finale
Grille d'évaluation
| Critère | Note | |
|---|---|---|
|
Pièces pyrotechniques La diversité et la qualité des pièces ainsi que la diversité et la richesse des couleurs |
9 | / 10 |
|
Synchronisation La précision de la simultanéité entre la musique, les effets sonores et les éléments d'artifice |
4.5 | / 5 |
|
Bande sonore Les enchaînements et le choix musical |
7 | / 10 |
|
Conception technique L'utilisation de l'espace, la densité de produits et la constance, à savoir la qualité du feu soutenue tout au long |
8 | / 10 |
|
Conception pyromusicale La musique en lien avec la quantité et le choix des pièces pyrotechniques, l'originalité et la dynamique rythmique de la prestation pyromusicale |
7 | / 10 |
| Total | 35.5 | / 45 |
| 78.9 % | ||
Source des critères : site officiel
Trame sonore
- Manhattan Pops Orchestra - Tarantella
- Camille Saint-Saëns - Danse de la gitane
- George Gershwin - Rhapsody In Blue
- Alexander Porfirevich Borodin - Prince Igor
- Craig Armstrong - Classical Chillout - Weather Storm
- Ravi Shankar - Passages - Ragas in Minor Scale
- George Gershwin - Summertime
- Sergei Prokofiev - The Sheffield - Dance of the Knights
- Léo Delibes - Flower Duet
- Jules Massenet - Entr'acte Sévillana
- Ludwig Van Beethoven - Ode to Joy


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