Critique du feu Voilà!

25 juillet 2009 — Canada

Évaluation du spectacle

En dépit de mon manque flagrant d’objectivité face au spectacle présenté par Royal Pyrotechnie, une firme de chez nous, je dois admettre que leur spectacle intitulé Voilà! avait effectivement tout pour plaire si on fait la part des choses.

Même si le thème était plutôt vague, il faut admettre que la bande sonore était excellente et que les transitions entre les différentes pièces instrumentales étaient très fluides. Il faut souligner à ce chapitre l’excellent travail de Serge Péloquin, l’éditeur musical du spectacle, qui a passé quelques jours en studio pour peaufiner les enchaînements.

Contrairement au feu de l’Argentine, l’espace était très bien rempli cette semaine, notamment grâce aux sept pontons disposés sur le lac des Dauphins et aux deux tours de 20 mètres de hauteur installées sur les rampes flottantes. Les artificiers de Royal Pyrotechnie ont aussi utilisé un grand nombre de chandelles romaines et ont installé une chute d’eau pyrotechnique, un effet au sol qui m’émerveille toujours. Même si leur chute était plus modeste que celle de la Corée du Sud l’an dernier, il n’en demeure pas moins qu’elle était fort réussie.


Chute d'eau pyrotechnique, soleils et fontaines sur All of Them

Deux moments forts du spectacle m’ont littéralement donné la chair de poule. Sur Diva Dance, la synchronisation entre les comète et la mélodie pourtant très rapide (et tout aussi difficile sur le plan vocal) était très spectaculaire. Je craignais que cette chanson ne subisse pas le traitement pyrotechnique qu’elle mérite, mais c’était sans compter l’ingéniosité de l’équipe de Royale Pyrotechnie. À la fin de la séquence, je me suis exclamé «WOW !» deux fois plutôt qu’une !

Par ailleurs, les pontons ont été utilisés avec brio sur Bummel Petrus. De petites comètes dorées étaient lancées à un angle élevé et rappelaient des poissons qui sautaient hors du lac. Encore une fois, la synchronisation était sans faille.


Comètes dorées sur Bummel Petrus

Un petit bémol cependant : j’estime que les couleurs n’étaient pas assez variées. Il y avait un peu trop d’étoiles dorées à mon goût, une tendance qui se répète d’un feu à l’autre cette année, et beaucoup de pièces blanches.

Le concepteur du feu, Yanick Roy, voulait «créer des souvenirs» chez les spectateurs. Grâce à un choix judicieux de pièces pyrotechniques, à une excellente trame sonore et aux très nombreux marrons d’air et pièces à effet sonore qui ont été lancés tout au long du spectacle, il a très certainement réussi son pari. Même si j’aimerais bien que Royal Pyrotechnie remporte le Jupiter d’or, j’estime que le feu de
la Chine était très légèrement supérieur. Ma prédiction : Royal repartira avec un Jupiter d’argent.

Grille d'évaluation

Critère Note

Pièces pyrotechniques

La diversité et la qualité des pièces ainsi que la diversité et la richesse des couleurs

9 / 10

Synchronisation

La précision de la simultanéité entre la musique, les effets sonores et les éléments d'artifice

9.5 / 10

Bande sonore

Les enchaînements et le choix musical

9.5 / 10

Conception technique

L'utilisation de l'espace, la densité de produits et la constance, à savoir la qualité du feu soutenue tout au long

9.5 / 10

Conception pyromusicale

La musique en lien avec la quantité et le choix des pièces pyrotechniques, l'originalité et la dynamique rythmique de la prestation pyromusicale

9 / 10
Total 46.5 / 50
93 %

Source des critères : site officiel

Trame sonore

  1. Sound Effect Pyro (Serge Péloquin)
  2. The Courtship (James Newton Howard)
  3. The Beginning (Philip Glass)
  4. The Diva Dance (Eric Serra)
  5. Main Title (Danny Elfman)
  6. Bummel Petrus (André Rieu et Maastricht Salon Orchestra)
  7. Un jeu dangereux (Jean-Marie Benoit)
  8. A toute vitesse (Michel Cusson)
  9. Tell me now (Hans Zimmer and Moya Brennan)
  10. All of them (Hands Zimmer)
  11. August Rhapsody (Van Morrison)
  12. WALL•E (Thomas Newman)
  13. EVE (Thomas Newman)
  14. Rêverie (Michel Cusson)
  15. Flying (James Newton Howard)
  16. Bullies and Sweet Rock (John Debney)
  17. Eragon (Patrick Doyle)