Critique du feu Euphoria
3 juillet 2010 — Portugal
Évaluation du spectacle
Voici un spectacle pour lequel j’avais beaucoup d’attentes et pour lequel j’avais anticipé le traitement pyrotechnique de plusieurs pièces musicales. En effet, il est rare que je connaisse autant de chansons dans une trame sonore, et Macedo’s a la réputation de les exploiter de façon assez rock-and-roll. Malheureusement, à cause de la répétition beaucoup trop évidente de leurs tableaux, j’ai été un peu déçu de leur performance…
Tout avait pourtant très bien commencé, malgré un vent de face à la limite du permissible – les régulations stipulent que la mise à feu doit être retardée si le vent dépasse 40 km/h, et des pointes de 39 km/h ont semble-t’il été enregistrées pendant le spectacle. À cause de ces forts vents, l’équipe de La Ronde a eu bien de la difficulté à déplacer la scène flottante, ce qui a retardé le début du spectacle de cinq minutes.

Les puissantes bombes nautiques combinées au vent de face ont bien failli nous sapoudrer de débris encore incandescents…
Mais quelle première séquence ! Un niveau d’intensité relevé, un bon choix de couleurs et de pièces pyrotechniques; bref, le spectacle a commencé en trombe, et la suite s’annonçait extrêmement satisfaisante.
À la fin des premiers tableaux, j’applaudissais à tout rompre le travail des artificiers, qui nous surprenaient sans cesse avec leurs tableaux. L’intensité augmentait sans cesse, ce qui me donnait à penser que le concepteur, Fernando Macedo, avait gardé ses meilleurs tours de magie pyrotechniques pour la fin.
Cependant, à mesure que le spectacle progressait vers sa finale, un fort sentiment de déjà-vu a commencé à s’installer. En effet, certaines séquences devenaient très répétitives. On a qu’à penser aux demi-éventails mis à feu à gauche et à droite, puis accompagnés d’un éventail complet au centre, ou encore à la présence excessive des kamuros et autres pièces scintillantes dorées.
Pour compenser le coût élevé de ces mêmes kamuros, les pivoines étaient très souvent utilisées. Si ce n’est pas une question de budget, alors le concepteur a fait un bien drôle de choix en optant pour ces pièces peu originales…
Pendant «Grace Kelly», j’avais anticipé que le spectacle suive les nombreuses couleurs énumérées dans cette chanson :
I could be brown
I could be blue
I could be violet sky
I could be hurtful
I could be purple
I could be anything you like
Gotta be green
Gotta be mean
Gotta be everything more
Why don’t you like me?
Why don’t you like me?
Why don’t you walk out the door!
Hors, ce n’est pas du tout ce que le concepteur avait en réserve. En effet, le tableau a plutôt pris la forme d’un sandwich à trois étages constitué de chandelles romaines, de pivoines bleues et de crossettes assorties. Nul besoin de dire que je trouvais le lien entre la pyrotechnie et la musique plutôt ténu à cet instant.
Malgré ce sentiment de répétition et le traitement pyrotechnique parfois un peu défaillant, le spectacle avait cependant l’avantage d’être très intéressant et entraînant au possible. Le thème aurait certes pu être mieux traité, par exemple en utilisant plus de pièces sifflantes et de marrons d’air afin de créer l’euphorie chez les spectateurs. N’eut été de la trop grande répétition, Macedo’s aurait sans doute pu remporter un Jupiter pour ce spectacle, qui était sans conteste le plus gros de la saison.
Mon appréciation
J'ai apprécié...
- L'utilisation de la rampe #4, boudée quelque peu par les derniers concurrents
- L'énergie des dernières séquences et de la finale
- Les pièces à combustion longue s'éteignaient assez vite en dépit du vent de face !
- La répétition me permettait de composer facilement mes photos !
Je déplore...
- Encore une fois, les enchaînements entre les chansons de la trame sonore étaient un peu simplistes
- Le «punch» du spectacle n'est jamais venu...
- Les éventails de chandelles romaines donnaient lieu à des derniers déploiements peu synchronisés...
- L'espace vertical était parfois mal utilisé
Grille d'évaluation
| Critère | Note | |
|---|---|---|
|
Pièces pyrotechniques La diversité et la qualité des pièces ainsi que la diversité et la richesse des couleurs |
7.5 | / 10 |
|
Synchronisation La précision de la simultanéité entre la musique, les effets sonores et les éléments d'artifice |
7 | / 10 |
|
Bande sonore Les enchaînements et le choix musical |
8 | / 10 |
|
Conception technique L'utilisation de l'espace, la densité de produits et la constance, à savoir la qualité du feu soutenue tout au long |
7 | / 10 |
|
Conception pyromusicale La musique en lien avec la quantité et le choix des pièces pyrotechniques, l'originalité et la dynamique rythmique de la prestation pyromusicale |
8.5 | / 10 |
| Total | 38 | / 50 |
| 76 % | ||
Source des critères : site officiel
Trame sonore
- T.A.T.U. - Dangerous and Moving - All About Us
- Shakira (feat. Alejandro Sanz) - La Tortura Single - La Tortura
- Mariza - Fado Em Mim - Barco Negro
- Dulce Pontes - Lusitana - Lusitana paixão
- Black Eyed Peas - The E.N.D. (The Energy Never Dies) - I Gotta Feeling
- MIKA - Life in Cartoon Motion - Grace Kelly
- Amy Winehouse - Back to Black - Rehab
- Moby - Hotel - Dream About Me
- Linkin Park - Minutes to Midnight - Shadow of the Day
- U2 (feat. Mary J. Blige) - Achtung Baby - One
- Maná & Zucchero - Zucchero & co. - Baila Morena
- Fatboy Slim - You've Come a Long Way, Baby - Right Here, Right Now

Laisser un commentaire