Critique du feu Étoiles du Monde
9 juillet 2011 — Angleterre
Évaluation du spectacle
La firme Pyro 2000 participait à l’International des Feux pour la première fois cette année. Du haut de la Grande Roue, la rampe 3 semblait remplie à capacité de chandelles romaines, de gâteaux et d’effets monocoups, ce qui donnait à penser que le concepteur Graham Wilkinson avait tout un spectacle en réserve.
Hors, quand les lumières se sont éteintes, mon espoir de voir un spectacle du calibre habituel de la compétition remplir le ciel montréalais s’est éteint presque aussi vite.
En effet, le style préconisé par Graham Wilkinson constituait à tirer plusieurs séquences de petits effets, puis de faire un bombardement de pièces aériennes qui était de l’intensité typique d’une «fausse finale» dans les derniers instants de chaque tableau.

Finale de segment typique, où les bombes retenues pendant toute la chanson étaient mises à feu dans un court laps de temps
Cette technique de conception m’a donné à penser à plusieurs reprises qu’il y avait des problèmes techniques du côté des rampes #1 et #2 qui empêchaient de mettre à feu les pièces aériennes. Hors, en entrevue après le feu, le directeur technique de la compétition, Paul Csukassy, a affirmé que tous les produits ont été mis à feu conformément au plan de tir.
De plus, le segment Samba Pa Ti était uniquement constitué de petits effets, ce qui fait que les spectateurs massés sur la rue Notre-Dame et sur le pont Jacques-Cartier n’ont pas dû voir la très grande majorité des mises à feu…
Au niveau de la trame sonore, le fils de Graham Wilkinson, un DJ amateur, a contribué à préparer les chansons. Une preuve de son travail : la chanson Chasing Cars a été éditée de façon à se terminer sur les paroles «If I lay here», dont le relâchement avait été allongé au moyen d’une faible réverbération. Ce type de mixage est habituellement l’apanage des techniciens de son expérimentés, donc il était agréable de constater que la trame sonore d’Étoiles du Monde n’était pas constituée de chansons entières comme lors des deux derniers feux.
Hors, les transitions s’avéraient très conventionnelles (lire : un silence entre chaque pièce musicale), ce qui constituait un contraste un peu étonnant avec la qualité du mixage individuel de chaque chanson.
Par ailleurs, la totalité des pièces aériennes utilisées dans le feu provenaient de Chine, ce qui a contrasté avec les pièces italiennes, espagnoles et portugaises utilisées par Flash Barrandov SFX.
Bien que les manufacturiers chinois aient rehaussé la qualité de leurs produits depuis quelques années, la richesse des couleurs ne vaut pas encore celle des meilleurs manufacturiers européens. Conséquemment, les couleurs utilisées ont eu l’air un peu ternes en comparaison cette semaine.
Hors, il faut dire que le vent soufflait vers les gradins de La Ronde, donc la fumée qui se dirigeait vers nous a très certainement nui à la richesse des couleurs, manufacturiers chinois ou pas…
Vers la fin du spectacle, un gâteau de crossettes a semblé se renverser sur la rampe 4, et des étoiles jaillissaient à un angle près de l’horizontale et frappaient à la fois le toit de la structure et le lac des Dauphins. Heureusement, cette situation potentiellement dangereuse n’a pas causé de problèmes techniques, et le spectacle a pu se terminer dans un véritable déchaînement d’explosions.
En conclusion, l’International des Feux se targue de mettre les meilleures firmes au niveau mondial en compétition. À la lumière du feu présenté par Pyro 2000, je me dis qu’il aurait peut-être été formateur que les représentants de cette firme assistent à quelques autres spectacles de la compétition avant d’y être invitée (par opposition à un seul). Ainsi, le concepteur aurait pu comprendre que les membres du jury apprécient davantage que les pièces aériennes soient réparties tout au long du spectacle que regroupées dans de courtes finales à la fin de chaque chanson – une approche qui peut prétendre plaire au public en général, ceci étant dit…
Je doute que Pyro 2000 reparte avec un Jupiter cette année, mais j’espère que Graham Wilkinson reviendra avec une recette gagnante la prochaine fois qu’il participera.
Mon appréciation
J'ai apprécié...
- La charge d'éclatement exceptionnelle des pièces aériennes
- La finale très relevée en intensité, qui a su compenser pour celle de la semaine dernière
Je déplore...
- La conception très répétitive des tableaux
- La faible diversité des effets employés (pivoines, chrysanthèmes et dalhias)
- J'ai regardé l'heure sur l'usine Molson 6 minutes après le début du spectacle, ce qui est très mauvais signe...
Grille d'évaluation
| Critère | Note | |
|---|---|---|
|
Pièces pyrotechniques La diversité et la qualité des pièces ainsi que la diversité et la richesse des couleurs |
6 | / 10 |
|
Synchronisation La précision de la simultanéité entre la musique, les effets sonores et les éléments d'artifice |
3.5 | / 5 |
|
Bande sonore Les enchaînements et le choix musical |
8 | / 10 |
|
Conception technique L'utilisation de l'espace, la densité de produits et la constance, à savoir la qualité du feu soutenue tout au long |
7 | / 10 |
|
Conception pyromusicale La musique en lien avec la quantité et le choix des pièces pyrotechniques, l'originalité et la dynamique rythmique de la prestation pyromusicale |
6 | / 10 |
| Total | 30.5 | / 45 |
| 67.8 % | ||
Source des critères : site officiel
Trame sonore
- Michael Bublé - Crazy Love - Cry Me A River
- Snow Patrol - Eyes Open - Chasing Cars
- Carlos Santana - Abraxas - Samba Pa Ti
- Rihanna - Loud - Only Girl (In the World)
- Hans Zimmer - Gladiator OST - [Pièce non-spécifiée]
- Kings of Leon - Only By The Night - Use Somebody
- Edinburgh Military Tattoo - The Power of Scotland - The Gael
- Edith Piaf - Milord - Milord
- Andrea Bocelli & Sarah Brightman - Romanza - Time to Say Goodbye
- Leona Lewis - Run Single - Run (Single Version)


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